Yo !

Yo ! Bienvenue dans le blog d'une future prof... J'y raconte ici ma vie sous toutes les facettes, celle d'étudiante, d'animatrice, de prof et de jeune adulte. Vous verrez les hauts les bas de l'enseignement...et de ma vie.


mardi 2 novembre 2010

Sportifs et théâtreux.

Hey ! Ça fait longtemps !! Je serai plus assidue, promis... C'est simplement que je suis dans un programme stimulant qui me demande un peu plus de temps que l'enseignement primaire. Et que l'Amoureux me demande beaucoup de temps (hooooonnnn).

Je voulais juste vous parler des mes petites monstres un peu. Cette année, j'ai deux groupes (un de basket, un de théâtre) et au début, j'étais convaincue que c'était les pire de ma courte carrière en animation. Mes sportifs étaient arrogants, insolents, énervés, incapable de se concentrer et un peu violent. Mes théâtreux (oui, oui, théâtreux) étaient plus que bavards, dissipés, gigoteux et, eux aussi, pas mal insolent. Je sais que normalement, les théâtreux sont bavards et dissipés, je ne fais que me rappeler mes années de théâtre et je sais que je n'étais pas un modèle, mais les années passées, j'avais un ou deux clowns que j'avais à calmer et dix timides à sortir de leur coquille, et non pas l'inverse.

Pour les sportifs, c'était ma première expérience auprès d'eux et je me suis souvent demandée pourquoi j'avais accepté. Je suis très "peace and love" et la mentalité des sportifs m'a beaucoup secouée. Les plaintes de parents, les parents qui entrent dans le gymnase pour s'occuper de leur "pôôôôôôvreeeeeee" petit de dix ans qui "fake" une douleur insoutenable au ventre parce qu'il a échappé le ballon (bon, ce n'est qu'un parent, et je vais vous raconter l'anecdote sous peu), le harcèlement pour que j'ai un sifflet... Bref, depuis que j'ai un sifflet, je fais exactement la même chose qu'avant, mais sans plainte de parents, parce que j'ai un sifflet... J'étais obligées de jouer au sergent avec mes sportifs et ce n'est pas du tout ma personnalité. Je suis plus du genre "rappel à l'ordre lorsque vraiment nécessaire, mais renforcement positif à la tonne sinon" et cela ne marchait pas du tout. Dès que je leurs faisais un compliment, ils se désorganisaient, ils s'énervaient et jouaient tout croche.

 Je commence à pouvoir être fine avec eux depuis vendredi dernier. Parce que j'ai prouvé que je pouvais être chienne. Ça me dérange, parce que j'ai l'impression d'être méchante pour rien. Mais bon, au dernier cours, j'ai compris pourquoi j'ai dit oui. Parce que des enfants, sportifs ou pas, ça ne veut que bien faire. Même s'ils sont intenses, ils n'ont pas un mauvais fond. Ils sont souriants, ils espèrent se dépasser. Depuis que je suis "Sergent Future Prof", ils veulent mon approbation. Ils me disent que le cours est cool, qu'ils ont hâte de revenir, qu'ils espèrent que je suis fière d'eux. Ça fait fondre mon coeur. Bien sûr que je suis fière de vous, mes futurs ados, mais quand vous faites n'importe quoi, je suis obligée de sévir. Maintenant que vous avez compris cela, je peux être plus "Future Prof" que "Sergent Futur Prof". En plus, ils se sont vraiment améliorer. Vous devriez les voir se faire des passes, des déplacements, des interceptions... Les paniers ne sont pas aux points, mais ils ont entre 8 et 12 ans et ils jouent dans une école secondaire, alors les paniers sont un  peu (beaucoup) trop haut.

Au début, tout le monde se chicanait tout le temps, surtout à propos des passes. Ce qui est drôle, parce que tout le monde avait le ballon de façon équitable, mais à cet âge, on se souvient plus de ce qu'on a pas de ce qu'on a, je suppose... Mais là, après un gros discours sur l'esprit sportif, le travail d'équipe et les bons comportements, il n'y a plus de problème. J'avais eu plusieurs fois cette discussion avec eux, mais je faisais des blagues, pour faire passer la pilule, mais il y a deux cours, je les ai engueulé vertement, et tadaaam, magie, le message est passé. Avant, ils s'insultaient entre eux !! J'ai du en mettre sur le banc pour comportement anti-sportif, cela a calmé les esprits de tous.

Mais maintenant, mes sportifs, je les adore. Ils sont attachants, malgré leur désir de montré qu'ils sont "hommes". Leur sourire de fièreté après un match où ils sont essouflés et que j'exige qu'ils continuent encore un peu "parce qu'ils ne sont pas des grands-pères après tout", ou que je leurs de sortir le banc pour les parents est absolument magnifique. "On est pas des vieux, nous, Future Prof, on est capable, nous". Mais oui les hommes, mais oui...


Mes théâtreux... Ah la la la la... Eux non plus, ils n'ont pas un mauvais fond. Il faut juste canaliser leur énergie. Ils sont tout aussi adorables qu'allumés. C'est la première fois que j'ai un groupe aussi nombreux, et aussi vieux, alors leurs hormones d'ado (j'enseigne au 8-12 ans, comme pour le basket, mais je n'en ai que 3 de 8 ans, et 9 de 10-12 ans) se font sentir. Des histoires de flirt, d'attitude de série pour ados et d'insolence à mon encontre, c'est la première fois que je dois "dealer" avec ça (au théâtre, je veux dire). Là aussi, j'ai dû sévir un peu, mais après que j'en ai envoyé un se calmer dans le couloir, le groupe entier s'est remis à sa place. J'ai dû aussi avoir une discussion avec deux de mes plus vieux (séparés, pour ne pas faire de malaise), disant qu'être amoureux, ou se plaire, c'est normal, surtout à leur âge, mais que dans le cours de théâtre, s'était déplacé. Que s'ils voulaient se voir en dehors du cours pour s'amuser (pas d'arrières pensées là... Coquins, ils ne sont pas si pire nos jeunes ados), qu'ils pouvaient s'échanger leur numéro, mais pas de minouchage dans mon cours. Ce n'était pas encore arrivé, mais vaut mieux prévenir que guérir.

J'ai mes deux petites soeurs arabes, dont la plus vieille me fait tellement d'attitude que j'ai du lui dire que si elle ne voulait pas venir, elle n'y était vraiment pas obligée. C'est toujours un choc de culture à chaque année... À chaque fois, mes petites arabes sont plus divas et drama queen que tout le monde et moi, les princesses qui boudent, ça me mets hors de moi. En plus, leur mère est presque toujours en retard, si ce n'est pas pour le début du cours, c'est pour aller les rechercher... Et la mère, un peu surprotectrice, mais très gentille malgré tout, qui vient me voir... "Vous savez, ma dernière, elle n'a que huit ans, vous êtes sûres que ça ira ? Est ce que vous adaptez vos exercices (ça, là, là, ça me fâche... C'est qui la professionnelle ???)..." Mais oui madame, j'adapte tout, elle n'est pas ma seule de huit ans... Elle se débrouille très bien. C'est sûr, elle est très active et impulsive, mais c'est plus parce qu'elle a huit ans et que normalement, sa soeur l'écrase, que parce qu'elle ne fonctionne pas.

J'ai encore mon petit T, qui est là depuis l'année dernière. Il a de gros problèmes moteurs, de langages et une timidité maladive. Je suis contente qu'il soit revenu, par lui même, m'a-t-il dit de sa grosse voix grave. C'est tellement drôle, un tout petit corps, tout maigre, tout chétif, avec une grosse voix de chanteur rock. On travaille fort avec lui, je lui donne de gros défi. Je le fais parler beaucoup. Il s'est fait un ami dans le cours. C'est le seul que je m'assure qu'il soit avec son ami, parce qu'il y en a tellement à travailler que cela l'encourage. Son ami, c'est un petit gars tellement allumé et bavard, ils font vraiment un bon duo. Il a beau avoir huit ans, il est très mature et très avancé. Normalement, mes jeunes de huit ans, surtout mes garçons, ont de la difficultés à construire une histoire qui se tient, à intéragir avec l'autre sexe, et à faire des personnages "complets" (à leur mesure). Pas lui, pas du tout. Il m'épatate comme dirait ma mère.

Bref, ma gang de théâtre est géniale, maintenant que j'ai augmenté la cadence du cours. Pour la première fois, je n'ai pas eu de plainte concernant la pièce que je leur écrit. Ça doit être une combinaison d'expérience de ma part et de la chimie de groupe. Encore une fois, cette année, ils ont fait qu'un seul groupe, au lieu de plusieurs cliques, et cela me rend fière d'eux. Je leurs dit. Durant la pause, on se met en rond pour manger notre collation et parle de la semaine de tout le monde, on met de la musique et on dance. Vraiment, jai un groupe magique.

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L'anecdote du parent dans le gymnase maintenant...
J'ai une maman "représentante de parents". Elle parle toujours au nom de tous, pour les besoins de son pauvre petit incompris à elle. Au premier cour, elle m'a engueulé devant tout le monde, parce que son jeune n'avait jamais le ballon. "Il est le plus petit de la gang, il faut que TU gère ça aussi...". Pardon ? On n'a pas gardé les moutons ensemble... Surtout que oui, le sien est dans les plus petits, mais pas le plus petits et c'est drôle, le plus petit de la gang a souvent le ballon, parce qu'il est à la bonne place au bon moment...
Et son petit incompris de venir se faire consoler dans les bras de sa mère...

C'est triste pour le jeune. Parce que si sa mère n'était pas comme ça (ou si je n'avais jamais rencontré sa mère), je n'aurais jamais eu un aussi gros problème avec son comportement. Juste un problème, parce qu'il est plaignard, il insulte les autres et discrimine les jeunes différents... Mais là, j'ai un GROS problème avec lui.
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Le deuxième cours, je fais attendre les parents en dehors du gymnase, après tout, il y a une vitre pour qu'ils puissent regarder, s'ils le veulent.

Ensuite, je remarque que le petit incompris, il croit qu'on est dans mon cours de théâtre. Dès qu'il échappe le ballon ou qu'il n'a pas assez attention, il pleure parce que le ballon était lancé trop fort. J'utilise donc la merveilleuse tactique de l'ignorer et lorsque c'est trop intense, je le renvois au jeu. Cette fois là, je réglais déjà un problème sur le terrain des grands (je gère deux terrains à la fois) quand mon drama queen décide de se jeter à terre pour un ballon reçu dans le ventre, supposément trop fort. J'avais tout vu du coin de l'oeil et voyant qu'il jouait la comédie, j'ai d'abord réglé mon problème chez les grands... Et l'autre de se rouler en boule, de crier et pleurer de plus en plus fort.
Et là, sa mère entre dans le gymnase.

J'ai vu bleu, noir, rouge, bref, j'étais verte de colère. Ce n'était pas du tout la première fois que j'avais des problèmes et avec la mère, et avec le petit.

Je lui ai jeté un regard. Je suppose qu'il devait être convaincant, parce qu'elle est retournée de bord sans attendre. Et j'ai jeter le même regard au jeune, il s'est relevé et tout allait bien. Comme par magie.

Bref, moi, ce genre de parent là, je leurs ferais suivre un cour de parentalité...

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Ouain... Je devrais écrire plus souvent, ce serait de moins long post... Je promets d'être plus assidue, mais ça, je vous l'ai déjà dit.

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