Yo !

Yo ! Bienvenue dans le blog d'une future prof... J'y raconte ici ma vie sous toutes les facettes, celle d'étudiante, d'animatrice, de prof et de jeune adulte. Vous verrez les hauts les bas de l'enseignement...et de ma vie.


mardi 5 juillet 2011

Le syndrome du PEI

Voici une petite observation que j'ai eu le bonheur de vérifier auprès de mes collègues du secondaire ainsi que des cohortes après moi. J'ai fait le programme d'étude international (PEI). Mon partenaire de camp de jour est une jeune qui étudie aussi au PEI. Je dirais que la plupart des étudiants de ce programme ont développé le syndrome de PEI.

C'est simple, ils sont tellement habitués d'avoir raison et d'être méga-supra en avance qu'ils ont la phobie de se tromper. Ils sont tellement encadrés, "brainwashés" et donc convaincus qu'il n'y a qu'une seule vraie méthode qu'ils sont incapables de penser en dehors de la boîte, en dehors de la procédure.

Ça fait des jeunes super organisés, connaissant et efficaces, mais si peu créatifs, débrouillards et adaptés à l'imprévu.


Exemple, aujourd'hui, nous étions des supers-héros, du moins, pour le matin. Les jeunes adorent ça, nous aussi. Je suggère de garder la thématique pour l'après-midi.
Réponse spontanée de mon partenaire ?
"Mais là, nos jeux ne sont pas de la bonne thématique !"

Parce que simplement modifier les noms des jeux ne se pouvaient pas...

Autres exemples, je planifie une semaine de camp avec plusieurs personnes, dont des gens du PEI. La grille donnée a une erreur, je suggère donc de prendre la grille de l'année dernière, puisque c'est la même, sans erreur, simplement avec une année différente.
Réaction unanime et spontanée ?
"On  peut pas, il faut prendre cette grille là !
-Oui, mais elle a une erreur...
-On doit prendre celle-là !"

Incapable de simplement être accepté de changer une année. De prendre une initiative.

Je suis habituée de faire mes choses en demandant le moins d'aide possible aux coordonnateurs, je sais qu'ils sont débordés. Mon partenaire doit vouloir les appeler 5 à  6 fois par jour.

Pour être sûr de ne pas se tromper, de ne pas avoir tort.
J'étais comme cela aussi avant, je me guéris.

Tout ça pour dire que se tromper, surtout au camp de jour, ce n'est jamais la fin du monde. Au pire, tu te trompe et tu ne recommences plus. Je trouve se syndrome très dommage, parce que ce sont des jeunes extrêmement brillants qui ne savent pas comment réagir dans le vrai monde... Je trouve ça triste que les enseignants du PEI n'encouragent pas plus l'autonomie (du moins, là où j'allais, lorsque j'y allais) afin de ne pas perdre l'intelligence de ces jeunes. Parce que l'intelligence, ce n'est pas simplement la connaissance d'un sujet, c'est aussi d'être capable de réagir aux imprévus, d’interagir avec les autres et de mettre en pratique ce que l'on sait...

5 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

Ne généralise pas, stp. J'enseigne au PEI et j'essaie de leur enseigner la délinquance....

Future Prof a dit…

J'espère bien. ;)

Je ne voulais pas généraliser, et je suis certaine que cela a beaucoup à voir avec les enseignants qu'on a eu, qui, pour ma cohorte, ont été très rigide...
Et puisque mon partenaire est allé à la même école, j'observe le même comportement avec lui.

Mais je n'ai aucun doute qu'il y a des enseignants comme toi qui combattent ce syndrome.

Hélène a dit…

Donne leur une chance, et fais leur voir ton point de vue. Les nouveaux moniteurs sont parfois gênés devant les moniteurs d'expérience.
Bon été! Je viens juste de visionné le vidéo d'un spectacle de jeunes monté dasn un camp de jour 2010 et je trouve que les moniteurs ont de quoi être fiers de tout ce qu'ils apportent aux jeunes.

Hélène a dit…

oups! visionner

unautreprof a dit…

Je suis un produit de PEI aussi, mais je n'ai pas eu cette impression. Attends, je vais appeler ma mère pour qu'elle m'indique si j'ai raison ou non.

Eh non, je déconne, mais sérieusement, il y a des gens rigides partout, issus de toutes sortes de classes. Faut pas trop s'en faire avec eux, certains s'assouplissent, d'autres non.