Yo !

Yo ! Bienvenue dans le blog d'une future prof... J'y raconte ici ma vie sous toutes les facettes, celle d'étudiante, d'animatrice, de prof et de jeune adulte. Vous verrez les hauts les bas de l'enseignement...et de ma vie.


mercredi 19 mai 2010

De l'aide, enfin !!

Voilà, demain, je commence le Concerta (genre de Ritalin, mais en plus stable). Je dis merci à mon médecin et j'espère que ce sera le bon médicament.
Je vous explique.

Depuis le début de ma scolarité, on dit de moi que je suis "lunatique", "absente", "rêveuse" et "pas très concentrée", sauf qu'avant aujourd'hui, je n'ai jamais eu de diagnostique parce que je m'en sortais plutôt bien...

Au primaire, j'avais des A sans avoir à travailler, et encore moins à écouter, alors mon TDA/H (Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité) ne paraissait pas vraiment... J'énervais les professeurs par mon manque d'attention, mais j'étais gentille, douce et serviable... En plus, je réussissais bien au-delà des exigences, sauf en matière d'organisation, ce qui n'était pas très alarmant puisque j'étais reconnue comme bohème. De plus, mon frère avait (et a toujours) un TDA/H bien plus apparant que le miens, alors mes parents se sont surtout concentrés sur son cas, afin de lui éviter la médication, et lorsque ce fut nécessaire pour lui, afin de bien le suivre et de continuer à ce qu'il aille une structure.
D'ailleurs, depuis sa médication, Grand Frisé est une bête à l'école, prix de l'excellence au secondaire, dans les meilleurs cote R au Cégep, en science de la nature (si ça peut rassurer quelques parents d'enfants aux prises avec des difficultés d'apprentissage).

Au secondaire, mes notes ont un peu chuté, mais j'étais dans un programme enrichi, où je devais pour la première fois de ma vie, travailler et suivre durant un cours... Je me suis rendue compte que j'en étais incapable, sauf que tous nos profs nous disaient qu'une heure et quart, c'est trop long pour l'attention d'un ado, alors je n'en faisais pas de cas. En plus, je faisais du bénévolat, du théâtre, de la radio... Bref, j'étais occupée, alors quand j'étais épuisée et que j'avais de moins bonnes notes, mes parents et moi se disions que c'était parce que j'en faisais beaucoup. De plus, je n'ai jamais été une élève de "performance", j'aime avoir de bonnes notes, mais pour moi, ce n'est pas ce qui compte. Si j'ai un C, mais que j'ai fais mon maximum, je suis fière de moi, prends conscience de mes lacunes et travailles un peu plus. Mais bon, encore là, je ne consacrais pas le dixième de ce que certain consacrait aux études... Je n'étudiais pas le vendredi, encore moins la fin de semaine et environ une heure par jour la semaine, jamais plus. De toute façon, lorsque je rentrais de l'école, j'étais littéralement épuisée. Je n'ai jamais pu faire une nuit blanche, encore moins une nuit blanche d'étude. Je n'ai jamais travaillé sur un projet passé vingt et une heures, parce que de toute façon, après dix-neuf heures, je n'étais plus très productive. Pour combler mon manque d'organisation, j'avais plein de trucs, mon agenda, un calendrier, des post-its sur les miroirs, les messages sur la table, les e-mails de mes amis, les téléphones des mêmes amis pour me rappeler l'examen... J'ai même un ami qui m'a redonner le cours de math 436 (ma fièreté personnelle, parce que je ne suis pas particulièrement logico-mathématique, j'ai fait math 436 et math 536, avec chimie et physique), parce que je n'arrivais pas à suivre en classe. Il venait après l'école tous les jours m'expliquer le cours.

Je m'en sortais donc malgré tout.

Au Cégep, ça s'est mis à se corser. Me concentrer me demandait tellement d'efforts que j'ai instauré la traditionnelle "maladie de fin de session" : à la mi-session, je commence à être malade, et à la fin de la session, je "knock out" parce que mon corps n'a plus d'énergie. J'ai alors une grippe, une bronchite, une appendicite, un gros, gros rhume, une flebite, C.Difficile... Bref, tout ce qui me demande du repos. Pourtant, je suis dans une formation plutôt pratique avec peu de cours théorique. Mais lors des gros cours théorique (4hre consécutive de français, même sans TDA/H, je trouve ça irréaliste), je suis souvent dans la lune, je suis épuisée à la pause, je ne comprends plus lorsque la prof parle. Je réussis tout de même très bien, mais notes chutent encore un peu, mais rien de dramatique. En plus, il me suffit de lire le manuel pour tout comprendre... Sauf que durant les répétitions de théâtre, j'ai aussi de la difficulté à suivre. Au bout d'une heure, j'ai besoin d'une pause, ne serait-ce que d'aller boire de l'eau, ce qui frustre beaucoup de mes co-équipiers... Des malades qui font des six heures en ligne de répétition, sans pause, sans collation...
Moi, juste essayer de suivre me demande tellement de concentration que je grignotte au vingt minutes, même si c'est interdit dans les salle de répétition, ce qui me vaudra quelques discussions avec mes professeurs.

Tout ça pour dire que jusqu'à mon entré à l'université, j'avais des trucs pour m'en sortir. Mais cette année, rien ne va plus. Ce n'est pas au niveau de la compréhension ou des résultats scolaire. Même si je ne suis pas en cours, je m'en sors très bien. C'est au niveau de l'énergie et de l'organisation. Mes trucs pour m'organiser ne fonctionnent plus. J'ai oublié de me rendre au TECFEE (l'examen de français qui te donne le droit d'être prof) parce que j'avais noté la mauvaise date (j'ai eu une deuxième date de passassion...)... OUBLIÉ de me rendre... C'est un examen ultra important, dont tout le monde parle. L'examen qui est titré par le "fameux" journal de Montréal : "Plus de 50% des futurs enseignants échouent". Et je n'ai aucune difficultée en français (bon, je ne relis pas mes posts, je jette mes émotions et je publies, ce qui laisse plein de fautes, mais en général, je n'en fait pas), je fais partie du maigre 15% des étudiants de première année qui n'ont pas besoin de mesure d'aide en français...

Et il n'y a pas que ça... J'oubliais des documents, j'oubliais l'heure de mes cours, j'étais absolument incapable d'avoir deux cours dans la même journée, soit je partais à la pause du deuxième, soit je ne venais pas au deuxième, soit je dormais durant le deuxième... J'étais incapable de travailler après seixe heures. Je n'écoutais pas en classe et pas parce que je ne voulais pas... En stage, je tombais dans la lune en explicant à mes élèves... Ils m'ont trouvé bien drôle, d'ailleurs...
"C'est parce que vous étiez en train de parler, Mme Future Prof...
- Ah oui... De quoi déjà ?
-De l'accord du participe passé avec être...
-Merci beaucoup."

À la fin de la journée, j'étais aussi attentive que mes élèves, sinon moins. J'ai eu beaucoup de problèmes avec ma superviseure de stage pour cette raison. Selon elle, "le TDA/H est une excuse pour les élèves paresseux, vous n,avez qu'à être moins dans la lune. Travaillez plus, organisez vous mieux". Je reconnais que j'ai de profondes lacunes en organisation, si je me compare à un prof expérimenté, mais si je me compares à la plupart des gens, je m'organise plutôt pas mal... Ce n'étais juste plus suffisant.

De plus, je suis tout le temps épuisée, sans nécessairement travailler. J'ai de la facilité à l'école et je consacre toujours moins d'un dixième à mon travail scolaire que ce que les autres consacrent aux études, parce que je n'ai qu'à ouvrir un livre pour comprendre. C'est vraiment pour le côté organisationnel et énergique. Exemple parfait, je fait une bronchite depuis un mois, et même si je suis en vacance depuis plus d'un mois, je n'ai toujours pas assez d'énergie pour avoir la volonté d'organiser quelques choses avec mes amis. Je dors... Toute la journée. En général, je me réveille vers midi et je me couche vers vingt-trois heures...

J'ai donc pris rendez-vous avec mon médecin. Je lui raconté la même chose qu'à vous, on a joué au DSM-V (livre de diagnostique) et il m'a donné le diagnostique que tout le monde se doutait : TDA/H. Je suis soulagée parce même si je sais que ce n'est pas magique, cela va me donner un peu de répit, de prendre du Concerta. Le médecin était même étonnée que je me sois rendue si loin sans diagnostique...
Ma mère s'en voulait de ne pas avoir consulté quand j'étais petite, je l'ai rassurée... Je m'en sortais très bien avant, mais à l'université, ça ne suffit plus.

Alors j'envois promener ma superviseure de stage qui ne croit pas que cela existe, et je vous donne des nouvelles sur l'évolution de mon comportement sous Concerta.
D'ailleurs, si vous avez des questions, soit sur le TDA/H ou sur les médications possible, sans être médecin, je suis assez calée sur le sujet (Grand Frisé les a presque toutes essayées) et je me ferai plaisir d'y répondre.

3 commentaires:

unautreprof a dit…

Mon Dieu, c'est presqu'un récit que j'aurais pu écrire sauf que je ne suis pas aller consulter et que je ne peux pas être certaine d'avoir un tdah.
Comme toi : primaire dans la lune mais performante. Secondaire en enrichi,pas trop préoccupée avec mes notes en autant que je passe et de l'aide en masssssse de mes amis.
Puis, moi ce n'était pas juste au CEGEP mais aussi à l'université : aux mi-sessions, fièvre de 2-3 jours, chute de globules blanches et j'en passe.

Je suis vraiment abasourdie de lire ton billet ce matin.

J'ai été en thérapie pendant plus d'un an pour de l'anxiété généralisée et la psy me disait qu'elle ne serait pas surprise que je sois aux prises avec un TDA qui causerait ma fragilité à l'anxiété.

Tu nous donneras des nouvelles de la médic.

Anonyme a dit…

j'ai toujours su que tu étais une super-woman futur prof

Future Prof a dit…

Anonyme : Loin de là, malheureusement, mais merci !

Une autre Prof : Promis, j'en donne des nouvelles. Pour donner un point commun avec notre histoire, je suis aussi excessivement anxieuse et j'ai consulté pour un trouble de la personalité Boderline.