Yo !

Yo ! Bienvenue dans le blog d'une future prof... J'y raconte ici ma vie sous toutes les facettes, celle d'étudiante, d'animatrice, de prof et de jeune adulte. Vous verrez les hauts les bas de l'enseignement...et de ma vie.


vendredi 26 mars 2010

Une journée dans la vie d'une stagiaire.

Dans le cadre d'une initiative du professeur masqué, voici une journée dans ma vie de stagiaire. Je suis dans mon premier stage, donc je n'ai jamais pris en charge une classe et je suis totallement inexpérimentée.

Je commence exceptionnellement à 8hre30, car les élèves sont en anglais. J'arrive à 8hre pour faire approuver mon contrôle, faire des photocopies pour l'interprète de la classe et pour l'autre professeur de sixième. Mon maître-associé et celui-ci font les mêmes contrôles, une semaine c'est un prof qui le fait, l'autre semaine, c'est au deuxième.

La professeur d'anglais n'a pas de local, elle donne son cours dans notre classe. Lorsqu'elle s'en va, c'est le bordel. Les élèves sont surpris que ce ne soit pas mon maître-associé qui soit là, et tous protestent, car ils ne veulent pas que ce soit moi qui donne le contrôle.
Ils devront s'y faire.
Je les gronde un peu, les forces à sortir leur cahier et en punis quelques-uns, pour l'exemple et parce qu'ils m'ont manqué de respect. Mon TCI (trouble de comportement identifié) refuse de faire le contrôle parce que c'est moi qui le donne. Il m'envoie promener. Je lui dis que cela est inacceptable et le laisse ne rien faire. Il faut choisir ses batailles. Ses notes le regardent.

Je commence la dictée. La classe n'arrête pas de parler. Je donne des avertissements et enlève de l'argent scolaire. Il est 9hre. La journée va être longue. Ils me demandent s'ils peuvent regarder leurs mots de vocabulaire dans le dictionnaire. Je refuse. Ils argumentent en disant que mon maître-associé veut, lui. Je refuse. Je sais qu'ils s'essaient. Des élèves me crient que mon contrôle est trop difficile. Après avoir enlevé de l'argent scolaire pour avoir crier, j'explique que mon maître-associé a non seulement approuvé mon contrôle, mais m'a aussi assuré que la classe n'aurait aucun problème à le faire.

Mon TCI a décidé de faire son contrôle. Il est trois phrases en retard. La dictée comporte cinq phrases.
Je dois interrompre le contrôle, la classe parle trop. Je leur promet que si je prends trop de retard par leur faute, ils resteront à la récréation. La classe est bordélique, mon maître-associé est absent pour la première fois, je perds un peu contenance, mais décide de ne pas trop m'en mettre sur les épaules et me rappelle que c'est seulement mon premier stage.

Conjugaison, tout va bien. Mon TCI gueule et crie qu'il me déteste. Je respire. Ses voisins sont exaspérés et même les cools de la classe lui demande de se taire. Je le sors, le temps qu'il se calme. Lorsqu'il reviendra, son bureau sera sorti de son équipe et collé au tableau, pour l'aider à se concentrer.

Méli-Mélo. Là, ça va mal. Je me rends compte que mon contrôle est peut-être difficile, finalement. Les élèves se plaignent qu'ils ne comprennent pas les problèmes et je dois encore m'interrompre pour attendre le silence. Personne n'a fait sa lecture de la semaine. Tant pis pour eux.

On commence la correction, la récréation commence dans dix minutes. On corrige les trois premiers numéros du méli-mélo. Mon TCI dérange encore. Je lui demande de rester à la récréation. Je garde la classe encore un peu lorsque la cloche sonne parce qu'on n'a pas réussi à répondre à la troisième question.
Récréation.
Je parle avec mon TCI, je lui suggère une entente pour que mon autorité passe mieux avec lui, mais je ne veux pas m'épuiser avec son cas, quand même assez lourd pour la stagiaire de première année que je suis.
Mon maître-associé revient. Je lui demande d'être là pour la correction, pour qu'il puisse m'observer et que je sache sur quels points travailler.

Retour de la récré.
J'envois six élèves méritant aider les deuxièmes années au laboratoire informatique. On continue la correction. Lorsque j'aurai fini, il faudra donner de la copie à la moitié des élèves, parce qu'ils ont mal corrigé. Mon maître-associé leur demande de copier 10 fois chaque mots qu'ils ont mal corrigé. mon maître-associé me rassure un peu en me disant que même si mon contrôle était difficile, leurs mauvaises notes sont dûes à leur manque d'étude. Mon TCI a eu 0. La majorité de la classe à eu 30 sur 50, alors que normalement, ils ont autour de 35-40...

Ils font le ménage de la classe. Je discute avec mon maître-associé de ce que je dois travailler. En gros, je donnerai plus de support visuel et je dois exiger le silence plus souvent. Mon maître-associé me dit que pour mes journées de prise en charge totale, comme lundi prochain, il retirera pêut-être mon TCI de la classe, parce que ce dernier refuse totallement mon autorité et qu'il faut que j'enseigne quand même un peu.

Dîner. Une heure trente. On mange une heure. L'autre demi-heure, on corrige les compositions de français en discutant des élèves pour me donner une idée de ce qu'ils sont capable. J'adore corriger, mais cela doit être parce que j'en suis à ma première expérience.

Quatrième période. Univers sociale. Ils font leur travail d'équipe. On gère un peu, j'ouvre mon ordinateur pour les élèves qui en ont besoins. Mon maître-associé et moi planifions mes trois jours de prise en charge. L'orthopédagogue vient chercher mon TCI et une autre élève. On donne une réflexion à trois élèves qui sont vulgaires, une fois de trop.
Une élève me répond de façon très impertinente, c'est qu'ils sont "full ado" mes élèves. Je retire de l'argent scolaire.
Je donne de l'argent scolaire aux équipes qui travaillent bien. Plusieurs élèves sont motivés par le projet et ont très bien travaillé. Les lignes du temps sont super intéressantes, j'ai hâte de voir leurs présentations.

Cinquième période.
Période de récompense pour ceux qui le méritent. Copie pour les dérangeurs, il n'y en a que cinq cette semaine, étonnament. Mon TCI fait une crise et, en plus, chique de la gomme malgré les multiples avertissements de ma part et de mon maître-associé. Il se récolte une copie pour les vingts minutes restantes.
Je fais une mini récupération avec quelques élèves qui me l'ont demandé. On révise la conversion en cm, mm, m et km...
Je crée des liens avec les autres élèves, on parle de jeux vidéos, de mode et de musique. Ils sont très enthousiastes face au secondaire et me posent pleins de questions, je réponds de mon mieux. je renvois mon TCI à sa copie, puisqu'il avait profité du fait que mon maître-associé et moi soyons occupés pour faire des niaiseries, donc déchirer des feuilles, reprendre une gomme et plaquer des élèves.

La cloche finit par sonner. Je les accompagne en bas et leur souhaite une excellente fin de semaine.
Je remonte dans ma classe. Mon maître-associé et moi finissons de planifier le lundi et mardi de prise en charge.
Je quitte l'école. Je dois faire quelques planifications encore durant ma fin de semaine, mais je ne m'en pleins pas trop...

Bref, grosse journée. Même si je les aimes beaucoup, ils sont épuisants !

C'était une journée dans la vie d'une stagiaire de première année !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Il es normal qu'une premiere experience ne puisse être parfaite , mais les choses ne peuvent que s'amélioré ..!! malgré tout futur prof ! tu a l'air de t'en es bien sortie !

Bravo championne

Le professeur masqué a dit…

Ce que je remarque surtout de ta journée, c'est à quel point l'intégration des élèves en difficulté n'est pas toujours une réussite. Honnêtement, il y a des jours à mon école, certains profs se demandent s'ils sont dans une école ou dans un hôpital...

Il est difficile pour un prof d'établir de la discipline dans une classe, surtout s'il y a plusieurs éléments chiants ou incontrôlables. Quand un gamin ne prend pas sa médication et commence à grimper, au sens propre, dans les rideaux, il vient de scrapper ta période de cours.

Il existe deux éléments importants aussi: la compétence et la relation avec les élèves. Or, un stage, c'est fait pour apprendre. Parfois à la dure...

Merci d'avoir participé à cette initiative!

Anonyme a dit…

On peut aussi se questionner sur l'intérêt de faire manquer la récréation et de donner des copies à un élève ayant un TIC?

C'est un blogue personnel ici et c'est très bien, mais en s'affichant comme "futur prof", j'espère que tu prendras le temps de corriger tes fautes d'orthographe. Il y a des limites tout de même! Après on se demande pourquoi les gens perdent confiance dans le système d'éducation!

Future Prof a dit…

Anonyme 2 : Merci, je pensais avori bien révisé mon texte, je le réviserai à nouveau !

Pour ce qui est de le garder à la récréation, il fallait que lui et moi trouvions une solution à notre problème. C'est le seul moment, lorsque je suis en prise en charge où je peux lui parler en tête à tête. Lorsque cela fut accompli, il est allé à la récréation. Il a perdu un 5 minutes (maximum) de récré.
Pour ce qui est de la copie, c'est la méthode de discipline de mon maître-asocié Il donne d'abord une réflexion, qui demande plus d'efforts, et si l'élève recommence, il a une copie. Je me dois donc de l'appliquer, parce que sinon mon TCI va être déstabiliser par le changement. Par contre, je ne suis pas rendue assez loin dans ma connaissance des difficultés d'élèves pour savoir si c'est profitable ou non pour lui.

Professeur masqué : Merci d'avoir lu ! Normalement, ma classe est sage, mais bavarde, mais quand je suis en prise en charge, c'est comme s'il y avait une suppléante, dans leur tête, alors ils s'essaient pas mal beaucoup... Nous ne sommes que 22 dans ma classe justement à cause de mon TCI et de mon élève sourd. Je fais mon stage dans une école "point de service", alors je suis quand même chanceuse. Mais j'apprends, et c'est ça le plus important !

unautreprof a dit…

Tu me rappelles mes stages! C'est difficile d'être stagiaire, mais comme tu dis, tu apprends.
J'ai trouvé ton récit très honnête, je me revoyais vraiment à mon premier stage en adapt. où les élèves plus difficiles me testaient sans relâche. Ayant eu 2 stagiaires, j'ai pu voir mes propres élèves leur faire vivre ça aussi. Passage obligé, il faut croire!